Les vins de Bordeaux vont mal, triste nouvelle. A ce prix là, ils se vendent largement en dessous de leur coût de production. De nombreuses causes à cela : une surproduction structurelle dans un contexte de baisse de la consommation de vin, des marchés asiatiques qui se referment, des taxes mises en place par Trump sur le principal marché pour les vins de Bordeaux, une image écartelée entre des crus classés et des vins premier prix... Mais aussi Bordeaux a bâti son succès sur la marque, moins sur la notion de terroir. Quand j’ai fait mes études à Bordeaux dans les années 90, on promettait que la marque serait la clef de succès des années à venir. Bordeaux a tout misé là dessus. Grosse erreur stratégique. Le consommateur plébiscite aujourd’hui le vin de terroir, le vin de vigneron. La Bourgogne, la Loire, le Jura profitent pleinement d’une stratégie qui s’ancre sur ses vignerons et ses terroirs. C’est pour cela que je crois beaucoup à l’initiative des Bordeaux Pirate : se fédérer entre vignerons pour défendre ses valeurs d’authenticité et de terroir. Sans faux semblant.