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Fleurs d’hiver dans les vignes. Le lamier pourpre.

Éclaircie entre deux pluies... Nos couverts végétaux sont en pleine forme, les vignes ne vont pas manquer d’azote au printemps ! Bonne journée !

Passionnante interview dans la RVF de Jean-Baptiste Lécaillon, l’architecte de la cuvée Cristal chez Roederer. Intéressant de voir comment une grande maison évolue et se remet en cause, tant au niveau de la vigne que du chai. Il fait une proposition qui nous parait pleine de bon sens : donner à chaque vigneron la liberté d’expérimenter ce qu’il souhaite sur 5 à 10% de ses parcelles. A l’heure où l’appellation Bordeaux introduit des cépages exotiques dans son cahier des charges, il nous paraît également plus qu’urgent de libérer l’énergie créative du vigneron. C’est de lui que viendront les solutions. Puisse l’INAO nous entendre !

Michel Elie m'a fait parvenir un texte rédigé par son arrière grand-père Jean Elie, en 1897, en pleine période de reconstitution du vignoble, suite aux attaques du phylloxéra. Jean Elie était viticulteur et pépiniériste. Je vous laisse prendre connaissance de ce texte, d'une étonnante modernité. Il démontre, s'il est besoin de le démontrer, l'exceptionnel travail qu'ont fait nos ancêtres sur la sélection de matériel végétal. Jean Elie nous raconte qu'il sélectionnait ses variétés dans ses vignes de palus, certainement épargnées par le phylloxéra. CAUSERIE VITICOLE sur le Cabernet-Sauvignon L'engouement en viticulture, comme en toutes choses, du reste, est mauvais, car il porte à des excès. Parce que le Malbec et le Merlot ont donné beaucoup de vin, cette dernière récolte, la plupart des viticulteurs ne veulent planter que ces cépages et délaissent le Cabernet-Sauvignon, le roi des cépages, pourtant. Inversement, si Malbec et Merlot donnent des déboires cette année, l'année suivante, on n'en veut plus. C'est une remarque qu'ont faite à leurs dépens tous les marchands de plants de vignes greffées. Pour apprécier le mérite d'un cépage, il ne faut pas se baser sur son rendement d'une annėe, ni même sur ceux de deux ou trois ans, mais bien sur une moyenne de dix années. Eh bien, j'affirme qu'en prenant une moyenne de dix ans, c'est le Cabernet-Sauvignon (la bonne variété) qui donne le plus de vin. Ne rejetons donc pas ce cépage, chers confrères, car il est le roi : c'est lui qui donne à nos vins de la Gironde ce fin bouquet inimitable qu'on ne retrouve que dans les vins chez lesquels son jus est entrẻ en proportion suffisante, un tiers environ. Si nos vins du Blayais, provenant cependant tous, à part le palus, de jeunes vignes greffées, sont si recherchés par le commerce c'est grâce, j'en suis sûr, à la proportion de Cabernet-Sauvignon qui est entrée dans l'encépagement de tous les vignobles, petits et grands. Cet exemple a été donné par les premiers planteurs de vignes greffées du Blayais, auxquels j'ai été heureux de fournir les greffons de cet excellent cépage, que j'avais sélectionnés dans mes vieilles vignes de palus. Beaucoup de propriétaires de certaines contrées de la Gironde. se plaignent pourtant du Cabernet, soit comme rendernent, soit comme qualité du vin, auquel on reproche un manque de couleur ; cela tient sans doute à ce qu’ils n’ont pas la bonne variété, ou qu’ils n’ont pas su mettre ce cépage dans les terrains qui lui conviennent. Le Cabernet-Sauvignon, comme tous les cépages, du reste, a plusieurs sous-variétés plus ou moins méritantes ; il importe de le sélectionner et ce cépage comme tous les autres a ses terrains de prédilection. En dehors de ses mérites de production régulière, et de l’excellente qualité de son vin, il a encore celui, et c'est peut-être le plus important, d'avoir la plus grande affinité avec tous les porte-greffes américains. Nous le voyons partout très vigoureux, portant une très belle taille, à côtė d'autres cépages ayant une taille très maigre, quoique greffés sur le même porte-greffe et plantés dans le même terrain. L'avenir nous apprendra peut-être que le Cabernet-sauvignon est le roi des cépages comme tenue et longévitė, comme il est le roi des cépages pour faire de bon vin. LE VIGNERON DE COTES ET DE PALUS, alias Jean Elie Dans la Feuille Vinicole de la Gironde

Quelques jours de radoucissement et les premiers bourgeons commencent à gonfler. Il nous faudrait un bon coup de froid d’ici la fin du mois pour calmer la vigne. On n’est pas pressé qu’elle débourre !

Le Bouchalès, l'avis de Nicolas Jamin, qui nous accompagne : 'Petites grappes et petites baies, fruits concentrés, poivrés et acidulés. La vendange de Bouchalès ayant été très faible à Cazebonne en 2020, je base mon avis sur les vins de Frédéric Mallier au Château de la Vieille Chapelle qui produit certaines années un 100% Bouchalès que j'apprécie beaucoup. L'aromatique est fraîche, framboise, poivrée, la bouche est dense, concentrée, acidulée, et les tannins sont cristallins. Pour moi c'est un cépage avec un très beau potentiel qualitatif, totalement dans l'esprit du travail de Cazebonne. Un cépage qui développe à la fois une belle aromatique fraîche et fruitée, une belle structure tannique dense et souple, et une belle acidité, ça devrait aussi pouvoir intéresser les vignerons bordelais.'