Les cépages oubliés de Bordeaux

Magnifique surgreffage sur Saint-Macaire cette année. Greffe en chipbud. Prometteur pour l’avenir. Tous nos cépages oubliés sont surgreffés sur place pour une meilleure qualité de greffe. Préparer l’avenir, travailler sur un meilleur enracinement de notre vignoble.

On a vendangé hier nos premières grappes de sauvignonasse. C’est bon avec un joli gras, de la matière. Affaire à suivre !

La Mérille nous surprend à la veille des vendanges. Elle a été une des premières à souffrir de l’échaudage sur ces jeunes vignes. Pourtant à ce stade, les baies sont grosses et bien gonflées, là ou sur d’autres cépages les baies sont restées désespérément petites, parfois même flétries. Chaque cépage a un comportement particulier face aux conditions climatiques. C’est juste passionnant à observer !

C’est la première année que l’on déguste le cépage Petit Pejac, cépage présent autrefois à l’ouest du département, tout près de Marmande. Très très belle surprise. C’est pas encore mûr, mais la baie est très fruitée, riche, avec derrière une belle acidité perceptible. On va en faire une analyse pour confirmer cette première impression et voir à quelle date on déclenche les vendanges des 300 et quelques pieds que nous avons planté.

Sublime Saint-Macaire ! Encore une dizaine de jours et on récolte. La pulpe n’a pas encore acquis ce coté sucré, collant, sirupeux, si caractéristique. C’est pour cela qui portait autrefois le nom de moustouzère. En patois, dire à un enfant qu’il est tout moustous, c’est qu’il s’est étalé la confiture de la tartine sur le visage !

On est passé déguster hier, l’ensemble des cépages oubliés que l’on a planté sur le domaine : blanc auba, blanc verdet, sauvignonasse, prueras en blanc. Et en rouge, gros cabernet, gros verdot, Carménère, petit verdot, petit pejac, fer, bequignol, Mancin, Castets, Bouchalès, Saint-Macaire, jurançon noir, Merille, penouille, si je n’en oublie pas un ou deux. Pour la première année, on vendange tous ces cépages. C’est très prometteur, une symphonie de saveurs, de fraîcheur, de fruits, de tannins… Pour chaque cépage, on va essayer de trouver la date de maturité idéale, de les vinifier de manière individuelle, quand les dates de vendanges le permettront. Pour tous ces cépages, on va faire des analyses de raisins pour mieux les comprendre et étoffer notre base expérimentale de connaissances. On prend en tout cas un plaisir immense à faire ce travail, grâce à une équipe hors norme, qui accepte avec bonne humeur cette charge de travail additionnelle ! En photo, une grappe de Castets sur lequel on devrait faire une cuvée en monocépage, cette année.

Le Castets attend son heure. On a pris plus de 35mm de pluie, ces deux dernières semaines. Cela va faire du bien aux rouges. La semaine prochaine va être chargée et on devrait rentrer tous les blancs. Les conditions sont chaudes et humides. Le botrytis commence à se developper, mais ce n’est pas toujours de la pourriture noble !

Feuille caractéristique de Bouchalès. On attaque les vendanges demain avec notre magnifique terroir de Bouché. Cette parcelle est complantée de Semillon, Sauvignon et Sauvignon gris. Il faut trouver le juste équilibre entre des Semillons qui apportent la fraîcheur et ses sauvignon à surmaturité qui apportent l’exubérance. C’est régulièrement la première parcelle que l’on vendange.

Le jurançon noir est un cépage généreux. Il est facile à conduire, moins gélif, peu sensible aux maladies. Vraiment l’archétype du bon copain !