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On va pas tarder à commencer la taille. Une étape essentielle qui permet de structurer le pied et détermine le niveau de récolte attendu pour l’année. Un juste équilibre à trouver entre quantité et qualité.

A Bordeaux, l’ambiance est plutôt de se plaindre : du Bordeaux bashing, des cours du vin, des polémiques sur les pesticides... Ras le bol, alors on a décidé de lancer un groupe pour parler de ceux qui innovent, qui font de belles choses dans leur vigne comme pour leur vin. Être résolument optimisme parce que Bordeaux a de grands terroirs et des vignerons passionnés. Mettons les à l’honneur ! L'adresse du groupe par ici : https://www.facebook.com/groups/997816070604927/

Feuilles d’automne dans les blés anciens.

On n’a pas encore pu travailler le cavaillon. Impossible de rentrer dans les sols avec la pluie que l’on a eu. Cavailloner, cela consiste à réaliser une butte de terre sous le rang. Cette butte permet de faire mourrir l’herbe sous le pied. Et surtout au printemps, quand l’herbe repartira de plus belle, cela permettra de décavaillonner et d’ainsi freiner tous les départs d’herbes sous le rang.

Après 'Jamais seul', je viens de m'attaquer au dernier ouvrage de Marc-André Selosse, 'Les goûts et les couleurs du monde'. L'auteur nous révèle cette fois le rôle des tannins dans le vivant. Saviez vous que certaines plantes peuvent augmenter la proportion de tannins dans leurs feuilles, jusqu'à les rendre indigestes (voire mortelles) pour leur prédateurs herbivores ? Que le terme tanner (un cuir), vient de tannins parce que ceux-ci sont utilisés pour leur capacité à se fixer aux protéines de la peau et ainsi préparer le cuir, l'assouplir et le rendre résistant. Que les tannins sont porteurs d'arômes de part leur structure moléculaire (un dérivé du benzène)... Bref, un livre qui nous rend un peu plus intelligent et dont on ne peut que recommander la lecture, que vous soyez amateur de vin ou non.

La taille est une phase essentielle dans la conduite d'un vignoble. Il s'agit de définir quelle charge de raisins, l'on souhaite laisser sur chaque parcelle, mais également de restructurer le pied, c'est à dire de préparer la forme qu'il prendra dans les prochaines années. Tout cela dans le respect du flux de sève. On a encore du travail. Les incidents climatiques que l'on a connu n'ont bien sûr pas aidé. (gel 2017, grèle 2018, gel partiel 2019). Maintenant, cette année les bois ont bien aoûté, on dispose d'une matière première pour la taille et ainsi préparer l'avenir.

Après nettoyage des daturas, la parcelle de Bouchalès a une bien meilleure tête. Un rang sur deux, les semis de fèveroles sont magnifiques. Les jeunes plantes vont repartir de plus belle au printemps avec cet apport d’azote.

On dispose les tas de composts en attendant que les sols sèchent, après les pluies de novembre. Aujourd’hui, on ne peut pas l’étendre, impossible de rentrer dans les vignes avec le tracteur. Une dizaine de jours de beau temps et cela sera bon. Notre chemin nous sert de baromètre. Tant qu’il reste des flaques, ce n’est pas la peine d’essayer de rentrer dans les vignes. Nos sols de Graves absorbent vite, mais 350mm de pluie, cela fait beaucoup quand même.