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On a pris successivement depuis 2 semaines, 84 mm, puis 54mm ce week-end, puis encore 20 mm hier. Et encore de la pluie annoncée pour ce week end C’est plutôt une bonne nouvelle, les nappes phréatiques ont besoin d’eau. Par contre, on doit changer nos emplois du temps. On doit interrompre notre travail de co-plantation. On va se concentrer sur l’entretien du matériel et sur les travaux dans le chai. On doit soutirer les barriques de blanc.

Christelle Pineau est anthropologue. Elle a décidé d’aller à la rencontre des vignerons produisant du vin nature, pour comprendre cette communauté et ses motivations. Elle apporte un regard tendre et extérieur sur ses passionnés, qui ont décidé de s’affranchir des règles établies pour produire des vins libres. Elle nous apporte un nouveau regard sur ce tendance de société, analyse le nouveau rôle joué par les femmes dans cette profession très masculine, nous décrit les apports de Jules Chauvet et Steiner. Elle ne juge jamais, elle est spectatrice de cette tendance de fond qui est en train de secouer le microcosme du vin. Inspirant.

Les sols ont bien absorbés les 140mm de pluie depuis deux semaines. Ce pot de cabernet franc va sagement passer l’hiver et repartir de plus belle au printemps. Cela nous permettra de récolter du raisin dans 3 ans sur ce pied. Il est essentiel d’entretenir son vignoble et remplacer les manquants si on veut conserver un vignoble en bon état.

On brave les intempéries pour coplanter dans les vignes des pieds en remplacement des manquants. Les chenilles nous permettent de passer sur les rangs enherbés. On a renoncé à travailler sur nos plantations de cépages oubliés, où les sols avaient été travaillés et étaient donc trop meuble. Il faudra que l’on attende une semaine d’accalmies pour pouvoir y intervenir. Ce n’est donc pas pour cette semaine.

Séances de rattrapage. Parmi mes dernières résolutions, lire les derniers livres incontournables de ces dernier mois/années, que je n'avais pas pris le temps de lire. Jamais seul en fait partie. Ecrit par le microbiologiste Marc-André Sélosse, il explique et défend le rôle joué par les 'microbes', bactéries et champignons, dans le monde du vivant. En ce qui concerne la vigne, la plante bénéficie entre autres des mycorhizes, de ces champignons qui tisse une fine toile de filaments (hyphes) autour des racines, et qui apporte à la plante de l'eau (en pouvant aller la chercher à plusieurs mètres) et des oligo-éléments, notamment en rendant assimilables ceux qu'elles ne pourraient pas capter parce que non solubles. En contrepartie, les champignons puisent dans la racine carbone et vitamines. Parfaite symbiose. Les exemples sont nombreux, la démarche de l'auteur est pédagogique. Il aborde de nombreux sujets : le microbiote de la vache, le rôle des bactéries chez l'homme, comment les bactéries ont permis le développement de la vie sur terre, le rôle des bactéries et des fermentations dans l'histoire de la l'humanité. Un livre incontournable pour qui veut comprendre le vivant et qui nous conforte un peu plus dans notre démarche globale qui consiste à travailler à des sols toujours plus vivants. L'auteur explique et montre d'ailleurs qu'une plante a une meilleure résistance à une agression externe (champignons ou chenille) si ses mycorhizes sont bien développées. Le sol est une des solutions aux problèmes des maladies de la vigne. On en était sûr, Marc-André Sélosse nous apporte des preuves.

On profite de l’automne pour remplacer les pieds de cépages oubliés qui n’ont pas survécu à la plantation. Un à un, on va planter des pieds de Petit pejac, Blanc verdet, Bequignol et autres Mancin. Chaque année, il faut entretenir et remplacer les pieds manquants, si on veut avoir un vignoble en état. On va cette année co-planter quelques milliers de pieds, à l’automne, mais aussi au printemps avec des racinés.

Jaune d’œufs. L’élevage continue doucement mais sûrement.

Joli jus qui coule de la presse de semillon pour le dernier liquoreux de l’année à Mounissens.

Les fèveroles, havre de paix, pour les papillons dans l’attente de l’hiver.